Etudes Filmiques (SERCIA)

Responsables :

Christophe Gelly (Blaise Pascal)

Isabelle Schmitt-Pitiot (Bourgogne)

 

Atelier I

Jeudi 7, 15h30-18h30

Salle C106

 

 

15h40

Isabelle  Schmitt-Pitiot

Université de Bourgogne-Franche Comté

Orphans of the Storm (D.W. Griffith, 1921): The Best Excesses of the French Revolution?

 

16h

Julie Michot

Université du Littoral-Côte d’Opale

De la porte de Brandebourg à La Havane : Wilder, Hitchcock et l’héritage révolutionnaire

 

16h20

QUESTIONS

 

16h40

Dominique Sipière

Université Paris Nanterre

Figures de la Révolution : succès (?), effets, lieux et glissements dans quelques films    anglophones.

 

17h

Grégoire Halbout

Université François Rabelais de Tours

Déconstruire ou reconstruire : Les circonvolutions des héritiers de la comédie romantique (La La Land et 500 Days of Happiness)

 

17h20

David Lipson

Université de Strasbourg

Documentary film and beyond: The Michael Moore revolution

 

Atelier II

Vendredi 8, 9h-10h30

Salle C106

 

9h

Lucas Mayet

Université Paris Nanterre

Lanceurs d’alerte : quand Hollywood se dresse contre les institutions américaines

 

9h20

Maxime Santi

Université Paris Nanterre

Révolutions Cyberpunk dans le cinéma américain des années 80 à aujourd’hui : l’étude de remakes et suites de films iconiques

 

9h40

QUESTIONS

 

10h

Florence Bigo-Renault

Lycée Malherbe de Caen

Conservatismes télévisuels à l’heure des révolutions : représentations comparées du héros du XVIIIe siècle en France et en Grande-Bretagne dans Poldark et Nicolas Le Floch

 

Merci d’envoyer vos propositions (en anglais ou en français), résumé de 300 mots maximum et courte notice bio-bibliographique, avant le 15 janvier 2018, à Christophe Gelly et à Isabelle Schmitt-Pitiot.

 

Appel à communications

Révolution(s)

« Ça tourne ! » : ce ne sera peut-être plus le cas dans une ou deux générations, mais force est de constater qu’à l’ère du numérique, ce sont encore des images et des gestes de rotation de manivelle et de bobine qui nous viennent pour évoquer le cinéma et le tournage des films comme leur projection. Est-ce à dire qu’au-delà de technologies que d’aucuns jugent obsolètes, persisterait au cœur des dispositifs cinématographiques et filmiques un tropisme circulaire ou la figuration d’un éternel retour ? On dira qu’un film, cela se déroule, cela raconte une histoire, cela a un début et une fin, à l’instar d’une existence, mais on dira encore que cela se rembobine et se revoit, et que cela peut même se refaire, se re/tourner. Le cinéma aurait donc le pouvoir d’associer linéarité et circularité dans un mouvement de déroulement/enroulement, proprement révolutionnaire parce que bouleversant : rappelons-nous l’émerveillement des premiers spectateurs, et le nôtre dans notre enfance, en voyant les images défilant à l’envers reconstruire un mur ou faire remonter un plongeur de l’eau à la berge… Ces images disent assez la part que joue dans notre représentation du médium cinématographique la reconfiguration du réel qu’il opère comme une sorte de révolution du sensible. A partir de ces prémisses, on peut considérer la thématique choisie pour ce congrès comme s’articulant à une mise en œuvre, qui peut être une mise en crise, du cinéma comme narration réaliste présupposant l’engagement spectatoriel dans la diégèse représentée. Il s’agirait de montrer comment le médium se situe entre « showing » et « telling », ou entre « monstration » et « narration » (André Gaudreault), pour traiter la relation entre le mimétique et le créatif et ainsi (re)définir la manière dont le cinéma renverse notre perception du réel.

Parmi les nombreuses pistes possibles, et de manière non exhaustive, on pourra se référer aux problématiques suivantes.

La révolution représentée dans la diégèse invite à considérer des œuvres dans lesquelles cette thématique apparaît de manière explicite soit comme cadre narratif (A Tale of Two Cities adapté en 1935 par Jack Conway et en 1958 par Ralph Thomas) ou comme simulacre (Peter Watkins, The Forgotten Faces, 1961). Quels procédés sont employés pour figurer le bouleversement politique à l’écran, et le fond, en l’occurrence, vient-il influencer les styles filmiques choisis ?

La question des remakes peut également s’appréhender, dans certains cas, comme manifestation non seulement d’une identité esthétique et artistique nouvelle mais également comme gage d’un désir de rupture avec les traditions précédentes.

Il en va de même des mouvements comme le free cinema des années 1950 et 1960 qui en Grande-Bretagne a inauguré une véritable révolution cinématographique qui fait correspondre aux évolutions sociales une profonde modification dans la représentation même de la création dans ce domaine. Le New Hollywood pourrait être abordé dans une perspective similaire.

Dans une approche métacritique, les divers mouvements théoriques dans le champ des études filmiques peuvent faire l’objet d’une étude comparative visant à identifier les lignes de fracture entre eux, tout en se gardant d’opposer artificiellement des méthodes qui parfois aboutissent à mettre en lumière des aspects divers mais coexistant dans les œuvres.

On pourra également se consacrer aux révolutions technologiques qui jalonnent l’histoire du cinéma, modifiant la production et la réception des films, tant d’un point de vue matériel que sociologique, en étudiant par exemple la révolution qu’a représenté la VHS permettant une consommation domestique de films en s’affranchissant de la programmation télévisuelle, rapprochant ainsi le film du livre dans la manière de le consommer, ou bien sûr le tournant décisif du numérique qui continue de déterminer la production et la consommation des œuvres (visionnages en streaming, plateformes de VOD, etc.).

Dans cette dernière perspective il sera possible également d’intégrer des études portant sur la distinction de plus en plus labile entre production cinématographique et production télévisuelle (notamment en lien avec le phénomène des séries) pour s’interroger sur l’origine et les conséquences de cette nouvelle révolution dans les modes de consommation des œuvres filmiques.

Bibliographie

Carbone Mauro, Philosophie-écrans : du cinéma à la révolution numérique, Vrin, 2016

Casetti Francesco, les Théories du cinéma depuis 1945, Paris, coll. Fac. cinéma, Nathan, 1999 

De Baecque Antoine, Delage Christian, De l’histoire au cinéma, Paris, Complexe-IHTP-CNRS, 1998.

Ferro Marc, Fleury-Villatte (Béatrice), Degage (Christian), Révoltes révolutions cinéma, Paris, Centre Georges Pompidou, 1989.

Gaudreault André et Marion Philippe, The End of Cinema ? A Medium in Crisis in the Digital Age, New York, Columbia University Press, translated by Timothy Barnard, 2005

Gaudreault André, Du littéraire au filmique. Système du récit. Préface de Paul Ricoeur, Paris/Québec, Méridiens Klincksieck/Presses de l’Université Laval, 1988

Nacache Jacqueline, « Comment penser les remakes américains ? », Positif, n° 460, juin 1999

Prince Stephen, Digital Visual Effects in Cinema: The Seduction of Reality, New Brunswick (NJ), Rutgers University Press, 2012

Rodowick D.N., Elegy for Theory, Cambridge (MA), Harvard University Press, 2015

Verevis Constantine, Film Remakes, Edinburgh, Edinburgh University Press, 2005

Call for Papers

Revolution(s)

Digital technologies may have been the rule in the film industry for quite a while, when it comes to referring to cinema we still conjure up images of revolving cranks and spinning reels, as if a passion for circularity and a belief in eternal returns lay at the very core of cinematic and filmic processes. Like life, a film unwinds from the beginning to the end of the story it tells, but unlike life, it can be rewound and watched again or even remade. Therefore, the revolution of cinema would lie in a powerful association of circular and linear principles, as moving pictures sometimes upset us and sometimes set us up in the illusions they weave: who has forgotten their wonder when as young spectators they saw a film in reverse rebuild a wall or send a diver back to the diving-board? Such images express how we represent and perceive cinema as a medium recreating reality by unsettling sensation. Basing ourselves on these preliminary remarks, we may regard the theme of the conference as an invitation to examine and even deconstruct cinema as realistic story-telling involving viewer-engagement in the represented diegesis. That should trigger discussions about how the medium oscillates between “showing” and “telling” to deal with the relationship between mimesis and creation, (re)defining thus the way cinema actually up/sets our perception of reality.

Among the many different fields the theme opens, we suggest exploring the following directions, although other relevant proposals are of course possible.

The diegetic presence of revolutions makes it possible to study works in which historical events are explicitly represented either as narrative frames (A Tale of Two Cities adapted by Jack Conway in 1935 and Ralph Thomas in 1958) or as simulacra (Peter Watkins, The Forgotten Faces, 1961). What means are used to depict political upheaval on screen and in that case, how does such a subject-matter influence stylistic choices?

The question of remakes can also be tackled as, in some cases, they do not express only a new aesthetic and artistic identity but also the desire to break away from older traditions.

The same aspirations underlie movements like the British free cinema of the 50s and 60s, which triggered a major artistic revolution that radically transformed the very way of representing cinematic creation while mirroring the social changes of the period. The same perspective could apply to New Hollywood.

A metacritical approach could compare theories in film studies so as to identify groundbreaking theses. However, one should be wary of any artificial opposition of methods often resulting in throwing into relief divergent aspects that may converge in the works.

Studies could also focus on technological revolutions as milestones in the history of cinema, modifying the production and reception of film from a material as well as sociological point of view: for example, videotapes revolutionized the way films were consumed at home as viewers no longer depended on television networks to make their choices. The digital revolution is of course still underway, as new distribution channels and consumption modes develop (streaming media, online VOD, etc.).

As a consequence of the digital revolution, the distinction between cinematic and television productions becomes more and more blurred, especially with the growing success of TV series, and studies analyzing the causes and consequences of that evolution in the consumption of filmic works will be welcome.