Cultures et écritures mineures

Responsables :

Christine Dualé (Toulouse)

Anne Garrait-Bourrier (Clermont Auvergne)

 

Atelier I

Jeudi 7, 15h30-18h30

Salle C104

 

15h30

Anne Garrait-Bourrier

Université Clermont Auvergne (CELIS)

Christine Dualé

Université Toulouse Capitole (CAS)

La Révolution selon Angela Davis : hommage à une icône féministe

Angela Davis est, pour grand nombre d’entre nous, une combattante, une héroïne, une figure tutélaire. Elle est l’image de la rébellion féminine, l’éclatante incarnation de « l’intersectionnalité », c’est-à-dire l’idée que les combats à mener doivent être appréhendés comme un tout et non comme une addition de causes. Le racisme, le sexisme, le machisme, la dépossession des êtres par le capitalisme, les violences économiques et sociétales, ce sont toutes ces connexions qu’elle combat depuis toujours et ce sont ses luttes auxquelles nous rendons hommage afin de présenter notre atelier.

 

15h40

Françoise Clary

Université de Rouen (ERIAC)

La portée révolutionnaire du discours afro-caribéen ou les défis d’une écriture mineure

Le choix du poète afro-caribéen Kamau Brathwaite pour conduire une réflexion sur l’écriture mineure (choix référentiel qui sera élargi à Dereck Walcott et Dennis Scott) supposera, tout d’abord, de prendre en compte les rapports liés à la domination de la langue et de la culture britanniques sur la langue créole et la culture de l’espace caraïbe afin d’articuler une analyse de l’énonciation de la différence culturelle. On cherchera à démontrer que l’espace d’écriture de Brathwaite interroge l’identité et s’ouvre, de ce fait, à une relecture du passé, donc une compréhension de ce que Homi Bhabha nomme le ‘tiers espace’ avec une prise de conscience de l’hybridité et de la vérité refoulée qui, si l’on suit la logique de la théorie postcoloniale d’Homi Bhabha, pousse l’écriture au bord extrême des choses. S’attacher à l’écriture de la marge revendiquée par Brathwaite impliquera de mettre en lumière l’expression d’une vérité transgressive.

 

16h

Nicole Ollier

Université de Bordeaux Montaigne (CLIMAS)

Voix jamaïcaines au Canada : une révolution tranquille

Cette communication montrera la révolution tranquille de deux femmes poètes d’origine jamaïcaine au Canada, à travers la poésie. Comment Olive Senior, femme engagée, dénonce le colonialisme des origines mais aussi celui des temps modernes. Ses personae féminines sont des femmes « potomitans », fortes, résistantes, résilientes, qui surmontent les ouragans, se relèvent de l’abandon de leurs hommes, font vivre leur famille, créent des entreprises à leur échelle, militent. La poésie fouille dans la diachronie d’une histoire qui a effacé la mémoire des noirs, des dominés, des sans-voix. Elle donne une voix aux subalternes, avec vigueur, mais avec humour aussi. Lorna Goodison concentre sa poésie autour de la transmission par la mère, la grand-mère, la femme d’origine africaine, spoliée de ses terres, et célèbre tous les sens, en un hymne à l’amour et aux mots suaves comme la mangue.

 

16h20

Discussion

 

16h30

Lucile Reynal de Saint Michel

Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse / CELIS (Université Clermont Auvergne)

True Grit et son héroïne, Mattie Ross : une voix pour les femmes ?

True Grit paraît en 1968 aux États-Unis, alors que la contre-culture est à son apogée. Ce western, publié à une époque où les valeurs fondatrices de la société américaine sont fortement remises en question, rencontre un véritable succès. Son auteur, Charles Portis, s’affranchit des codes classiques du western en plaçant Mattie, une adolescente, au cœur de l’intrigue. Dotée des attributs traditionnellement réservés aux héros masculins – force, courage, détermination -, la jeune fille incarne également les valeurs morales dont les personnages féminins sont habituellement dépourvus. En choisissant d’articuler son récit autour d’une héroïne, l’auteur nous offre un western subversif qui interroge la place et le rôle de la femme dans la société américaine. Dans quelle mesure True Grit bouleverse-t-il le statut de la femme dans la société américaine ? Cette vision de la femme libre et émancipée se heurte-t-elle a des limites ?

 

16h50

Tatiana Viallaneix

Université Clermont Auvergne (CELIS)

La Danse des Esprits en tant qu’expression du mineur et dans l’expression artistique du mineur

Mouvement millénariste amérindien de la fin du XIXe siècle, la Danse des Esprits se répandit en 1889 et 1890 à travers les grandes plaines sous l’action de son prophète Wovoka ou Jack Wilson qui prédisait aux Indiens le retour d’un âge d’or. La révolte Sioux de 1890 s’accompagna d’une pratique intense de cette danse qui resta liée dans les mémoires au massacre de Wounded Knee. La Danse des Esprits représente un évènement signifiant du mineur par ce qu’il comporte de résistance et d’hybridité ou de syncrétisme. Elle fut l’expression d’une souffrance, d’une volonté de résistance et de mémoire d’un futur et d’une identité dévastée à réinventer, et d’une résilience ; enfin, elle agit comme un pont entre les tribus, et entre les époques pour les tribus.

 

Atelier II

Vendredi 8, 9h-10h30

Salle C104

 

9h

Patricia Godi

Université Clermont Auvergne (CELIS)

Voix mineures des voix majeures, ou révolutions dans la tradition poétique en Amérique

Nous voudrions aborder l’œuvre de Walt Whitman et le parti pris du poète de se faire le « chantre » des voix exclues de la société bien-pensante et de la tradition en poésie, celles des gens du peuple, des travailleurs invisibles et déconsidérés, des exclus, des parias, comme des zones d’ombre de l’être, ou considérées comme telles par la société pudibonde du XIXe siècle. Dans l’œuvre de Whitman, le corps, les sens, la sexualité, sont mis en lumière, élevés au rang d’éléments constitutifs de la personnalité, bien avant les découvertes freudiennes sur l’inconscient, un siècle exactement avant la libération sexuelle orchestrée par la contre-culture des années soixante et soixante-dix aux États-Unis et ailleurs. Nous voudrions aussi rendre hommage à la poète Muriel Rukeyser, voix majeure de la poésie américaine, reconnue de son vivant, bien que difficilement intégrée au canon de la poésie du XXe siècle, probablement en raison de l’engagement de la poète à faire entendre les « voix mineures ».

 

9h20

Marlène Barroso-Fontanel

Université Clermont Auvergne (CELIS)

Voix rebelle(s): Minoration/ Re-création /Révolution dans quatre romans de Toni Morrison

Le mouvement propre à la révolution anime l’œuvre de Toni Morrison pour qui l’écriture relève non seulement de la création mais aussi du politique. La langue est en effet chez elle un moyen de résistance et de libération face à l’hégémonie du discours majeur. À travers ses romans, elle met ainsi en lumière la marge de la société américaine et offre une autre vision de l’Histoire portée par les personnages qu’elle met en scène. Minoration devient alors synonyme de (re-)création dans l’œuvre de Toni Morrison. L’écriture de Toni Morrison résonne ainsi de voix rebelles au travers desquelles l’auteure subvertit la langue majeure. Son œuvre s’inscrit ainsi dans ce que François Paré nomme les littératures de l’exiguïté (Paré, 2001, 190).

 

9h45

Christine Dualé

Université Toulouse Capitole (CAS)

Anne Garrait-Bourrier

Université Clermont Auvergne (CELIS)

Revolutionary Black ‘minor’ Writings: Post-Colonial Memory and Re-Memory

Black modern and contemporary writings can be understood as surrogate spaces for the re-creation of a resilient memory, a new “location of culture”. To express the memory of former traumas (genocide, deportation, diaspora) minorized contemporary writers invent a new form of expression and new genres: a new “house of fiction”. This era of a “post” testimony aiming at reactivating memory is that of postcolonial writings, the writing of nations and cultures that have been submitted to dominant powers and struggling for their independence. In the field of black contemporary minor writings, independence is the recollection of a flawed and impaired memory so as to avoid revisionism. Postcolonial memory writings are then necessarily political and committed. In “re-writing” the past, minor black writers look for the new and question preconceived definitions of identity, history, race, class, and gender as we shall see in this joint presentation.

 

10h10

Discussion

 

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Appel à contributions

Culture(s) et écriture(s) mineures

En s’affranchissant de la norme et en s’appropriant les modes
d’expression dominants, de nombreux auteurs et auteures américains ont
bousculé l’ordre établi. En instituant le désordre et la révolution
ils sont les porte-paroles d’une forme de « représentation
révolutionnaire » du mineur et de la marge au sens deleuzien.
L’approche « minoritaire » permet à des auteurs noirs américains comme
Langston Hughes, par exemple, d’explorer une nouvelle forme d’écriture
sur fond de provocation et de révolution stylistique pour mieux
subvertir les stéréotypes. L’écriture de Richard Brautigan, écrivain
de la Beat Generation, passe par le démontage, le décodage textuel et
culturel au point de proposer une déconstruction révolutionnaire.
Scott Momaday qui se pense indien, s’exprime dans une langue libre et
sans contrainte. A travers les personnages de Crossing the River,
Caryl Phillips réécrit l’histoire depuis la marge ce qui lui permet
d’articuler un contre-discours, de remettre en cause les normes
établies, d’articuler la résistance noire au système hégémonique et de
subvertir la norme établie, caractéristiques de la littérature mineure
et de la « minoration ».

Le caractère hybride de l’écriture minoritaire pose les notions
d’appropriation et de récupération, une « fertilisation croisée » en
quelque sorte, et fait ressortir de multiples échos interculturels
et intertextuels pour (ré)investir la culture américaine. Certains
historiens ont démontré qu’au cours du vingtième siècle, le patrimoine
folklorique américain a emprunté à la fois à la culture des immigrants
et aux valeurs traditionnelles de chaque groupe. Glissant nomme cela
l’« opposition bénéfique » entre « êtres différents mais pas
indifférents » (Glissant, 1996, 97). Dans les années 1960, le facteur
ethnique et le concept « minorité » entrent de plain-pied dans la
culture américaine et deviennent des instruments politiques et sociaux
majeurs pendant que chacun des membres d’un groupe revendique de plus
en plus son appartenance à une identité et se reconnaît au travers
d’expériences et d’attitudes spécifiques.

Deleuze n’a pas défini le mineur comme la production d’une minorité,
c’est-à-dire l’écriture d’auteurs issus de groupes minoritaires, mais
bien comme des processus spécifiques à certains types
d’auteurs dont la création se situe au niveau d’un hypotexte qui dit
par encodage ce que la langue hégémonique ne peut exprimer et tout en
révolutionnant l’ordre établi. L’écriture peut donc être considérée
comme acte révolutionnaire et politique qui participe de l’élaboration
et de la transformation de la culture dominante. Dans Critique et
Clinique (1993), Gilles Deleuze affirme : « la littérature est
agencement collectif d’énonciation. La littérature est délire […].
Tout délire est historico-mondial, « déplacement de races et de
continents ». […] But ultime de la littérature, dégager dans le délire
cette création d’une santé, ou cette invention d’un peuple,
c’est-à-dire une possibilité de vie. Écrire pour ce peuple qui manque…
(« Pour » signifie moins « à la place de » que « à l’intention de ») »
(Deleuze, 1993, 15).

Cet atelier propose par conséquent de s’inscrire dans une perspective
culturelle et littéraire américaine afin de réfléchir aux pratiques
culturelles d’acteurs et d’actrices de la marge et de montrer leur
cheminement vers une révolution stylistique, culturelle ou encore
identitaire. L’objectif de cet atelier sera de voir en quoi la
culture et la littérature américaines mettent en jeu d’autres
perceptions, celles de la marge, caractéristique de la littérature
mineure et de la « minoration ». Comment les concepts polysémiques de
« culture » et d’« identité » se construisent-ils ? L’un par rapport à
l’autre ? L’un en opposition à l’autre ? Dans cette analyse, les
notions connexes de « déplacement », de « diaspora », d’« hybridité »
ou encore de «créolisation » pourront aussi être envisagées. Dans leur
approche, Homi Bhabha et Paul Gilroy reconnaissent l’ « hybridité »,
pour le premier, et le « syncrétisme », pour le second, comme des
notions essentielles. Parmi les possibilités identitaires, Glissant
fait remarquer des oppositions reposant sur les concepts de « créolisation »
et de « métissage ». Selon lui, le concept de « créolisation »
qui implique « l’identité relation » est « une
ouverture à l’autre, sans danger de dilution ». Senghor évoque la
« greffe » et les « floraisons humaines » (Senghor 22-23). Chamoiseau
encore parle d’« une culture du choc, de la rencontre, et de toutes
les modalités morales, immorales ou amorales d’une mise en relation »
(Chamoiseau 151). Aussi, en mêlant différentes approches, mais sans
nécessairement placer cet atelier exclusivement d’un côté ou d’un
autre, l’objectif sera de démontrer à travers l’écriture, les
pratiques culturelles et toutes les formes de manifestations
culturelles telles la musique ou la danse, comment ces outils sont
devenues outils de liberté, d’émancipation ou encore d’autonomie
sociale et politique. L’écriture minoritaire américaine porte-t-elle
en elle des modes révolutionnaires et/ou contre-révolutionnaires ?
Jouent-ils et ont-ils joué ce rôle-là ?

Les propositions en français ou en anglais (format .doc), comprenant
un titre, un résumé n’excédant pas 200 mots, une courte biographie
(150 mots) et 5 mots-clés, sont à envoyer conjointement et avant le 10
janvier 2018 à :

Anne Garrait-Bourrier: anne.garrait@wanadoo.fr
Christine Dualé : christine.duale@ut-capitole.fr

Les actes de l’atelier seront proposés pour publication.

Bibliographie non exhaustive

Bhabha, Homi. The Location of Culture. London and New York, Routledge, 1994.
__, Nation and Narration. New York, Routledge, 1990.
Chamoiseau, Patrick, La matière de l’absence. Paris, Editions du Seuil, 2016.
Deleuze, Gilles, Critique et clinique. Paris, Les Éditions de Minuit, 1993.
—, Mille Plateaux. Paris, les Éditions de Minuit, 1980.
—, Kafka, pour une littérature mineure. Paris, Les Éditions de Minuit
(collection « Critique »), 1975.
Dualé, Christine, Caryl Phillips, « Crossing the River » de Françoise
Clary Collection (recension), Miranda [En ligne], forthcoming.
Garrait-Bourrier, Anne, N. Scott Momaday, l’homme-ours. Voix et
regard. Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2005.
Gilroy, Paul, The Black Atlantic. Modernity and Double Consciousness.
Cambridge, Harvard University Press, 1993.
__, “Diaspora and the detours of identity”, in Kathryn Woodward (ed.)
Identity and Difference. London, Sage Publications, 1997, 229-343.
__, “Living Memory: An Interview with Toni Morrison”, in Paul Gilroy,
Small Acts. London, Serpent’s Tail, 1993, 175-182.
Glissant, Edouard, Traité du Tout-Monde. Paris, NRF, Gallimard, 1997.
—, Introduction à une poétique du divers. Paris, Gallimard, 1996.
Said, Edward W., Culture and Imperialism. London, Vintage Books, 1994.
Sédar Senghor, Léopold, Liberté, tome 1. Négritude et humanisme.
Paris, Seuil, 1964.
Minor Culture(s) and Writing(s)

 

By taking their distance from the literary canon and by appropriating
dominant modes of expression, numerous American authors, male and
female alike, subverted the established order. They not only
challenged the canon they also revolutionized it and became the
spokespersons of a “revolutionary representational form” of the margin
and of minority as conceptualized by philosopher Gilles Deleuze.

Such an approach allowed African American writers like Langston Hughes,
for instance, to explore a new form of writing against the backdrop of
provocation in order to subvert stereotypes. The Beat Generation
writer Richard Brautigan dismantled and decoded his writing to propose
a textual and cultural revolutionary de-construction. Scott Momaday,
who considers himself a Native American, uses a free language. In
Crossing the River Caryl Phillips rewrites history from the margin,
which allows for the articulation of a counter-discourse and the
resistance to the expression(s) of hegemonic powers. These forms of
challenges are the basis of minor literature.

The hybridity at stake leads to the questions of appropriation, of
“cross-fertilization”, and brings out multiple intercultural and
intertextual aspects that help (re)invest American culture.
Along the twentieth century, historians showed how American folklore
and tradition borrowed from the culture of migrations and from each
group’s traditional values. Edouard Glissant named it “beneficial
opposition” (opposition bénéfique) between “different, but not
indifferent, beings” (Glissant, 1996, 97). In the 1960s, ethnicity and
the concept “minority” became part of American culture and major
political and social instruments.

Deleuze did not define the minor concept as the production of a given
minority or the writings of authors belonging to minorities. Instead,
he stated such concept implies specific writing processes typical of
writers from minority groups whose hypotext decodes and challenges at
the same time what mainstream writing and/or language cannot
translate. The act of writing is thus considered a revolutionary and
political act participating in the elaboration and transformation of
mainstream culture. In « Critique et Clinique » (1993), Gilles Deleuze
states “literature is the invention of a people” (15).

This workshop proposes to analyze and discuss the cultural practices
from the margin and through an American perspective. Discussions will
enable to assess the progress towards a stylistic, poetic, cultural
and identity revolution. The aim of this workshop will be to show how
American culture and literature challenge other and new perceptions
from the margin which is characteristic of minor literature. How were
the polysemous concepts of “culture” and “identity” built? One with
regard to the other? One in opposition to the other? The related
notions of “displacement”, “diaspora”, “hybridity”, and “creolisation”
can also be taken into account. Homi Bhabha and Paul Gilroy
acknowledge “hybridity” and “syncretism” as essential notions.
Glissant highlighted different oppositions lying on the concepts of
creolisation and mixity. According to him, creolisation implies
“relation” and “the openness to others without fear of dilution”.
Senghor talked of “graft” and “human flourishing” (Senghor 22-23). In
La matière de l’absence Chamoiseau mentions “a clash culture” (151).

By mixing different approaches, the objective is to demonstrate
through writing and cultural practices and all its forms (such as
music or dancing) how these tools became tools of freedom, of
emancipation, of social and political autonomy. Are revolutionary
and/or counter-revolutionary modes of expression inscribed in American
minor literature? Do they and did they play such a role?

Proposals (format .doc), with a title, an abstract (less than 200
words), a short biography (150 words) and 5 key-words must be sent
before January 10, 2018 to:

Anne Garrait-Bourrier: anne.garrait@wanadoo.fr and

Christine Dualé : christine.duale@ut-capitole.fr

A selection of papers will be considered for publication.

Selected bibliography
Bhabha, Homi. The Location of Culture. London and New York, Routledge, 1994.
__, Nation and Narration. New York, Routledge, 1990.
Chamoiseau, Patrick, La matière de l’absence. Paris, Editions du Seuil, 2016.
Deleuze, Gilles, Critique et clinique. Paris, Les Éditions de Minuit, 1993.
—, Mille Plateaux. Paris, les Éditions de Minuit, 1980.
—, Kafka, pour une littérature mineure. Paris, Les Éditions de Minuit
(collection « Critique »), 1975.
Dualé, Christine, Caryl Phillips, « Crossing the River » de Françoise
Clary Collection (recension), Miranda [En ligne], forthcoming.
Garrait-Bourrier, Anne, N. Scott Momaday, l’homme-ours. Voix et
regard. Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2005.
Gilroy, Paul, The Black Atlantic. Modernity and Double Consciousness.
Cambridge, Harvard University Press, 1993.

__, “Diaspora and the detours of identity”, in Kathryn Woodward (ed.)
Identity and Difference. London, Sage Publications, 1997, 229-343.
__, “Living Memory: An Interview with Toni Morrison”, in Paul Gilroy,
Small Acts. London, Serpent’s Tail, 1993, 175-182.
Glissant, Edouard, Traité du Tout-Monde. Paris, NRF, Gallimard, 1997.
—, Introduction à une poétique du divers. Paris, Gallimard, 1996.
Said, Edward W., Culture and Imperialism. London, Vintage Books, 1994.
Sédar Senghor, Léopold, Liberté, tome 1. Négritude et humanisme.
Paris, Seuil, 1964.